Tsubasa

Si je vous dis que dans les lignes qui vont suivre je vais traiter du manga « Tsubasa », vous allez tout de suite penser, pour la plupart d'entre vous, que je vais parler de l'œuvre de Takahashi, « Captain Tsubasa » qui était diffusée à la TV dans notre jeunesse (pour moi, le reste de l'équipe et également vous peut être) sous son nom français : « Olivier et Tom ». Mais tristement pour les fans de cette série, nous allons quitter la France contemporaine pour le japon durant la seconde guerre mondiale.

Tsubasa, aviateur de l'armée nippone, répond de sa propre volonté à l'invitation de ses supérieurs à devenir le fer de lance qui écrasera les forces américaines aux portes de l'île. Au nom du peuple et de la patrie, ce jeune homme, accompagné de sa monture, chargera l'ennemi en appliquant la stratégie du Jibaku (kamikaze)

Si ce jeune adulte prend cette difficile décision, ce n'est sûrement pas que par patriotisme, il veut surtout protéger sa mère. On découvre que, comme lui, d'autres pilotes vouent leurs sacrifices à la protection des gens qu'ils chérissent.

Au fur et à mesure que les pages se tournent et la fin du personnage approche, on ressent petit à petit de la compassion et on arrive même à comprendre sa motivation.

Pendant que le temps s'écoule, le héros médite sur les raisons qui l'ont poussé à répondre présent à ce suicide collectif. Aidé par les événements inopinés, les rencontres, les avis et les motivations de ses frères d'arme, il ouvre alors les yeux sur le « pas » qui l'a condamné. Mais malgré son réveil, il continue de montrer sa détermination à rejoindre ses frères tombés au front.

Même si cela ne changera pas le cours de la guerre, ce soumis au système et à la patrie, cet homme plein de courage et de dévouement, Tsubasa guidé par son fidèle destrier dédicace cet acte à une noble cause : « un jour, où chacun pourra s'exprimer librement ».

Ce manga est graphiquement d'un style unique à ma connaissance. Les dessins sont très fins mais les personnages sont assez bizarrement dessinés. On surpasse tout de même ce défaut technique (si cela n'a pas été volontairement fait) pour ressentir la peine, le doute et même la douleur qu'endure les protagonistes. La vie de Tsubasa est tellement bien racontée que j'ai pu éprouver un grand respect pour l'aviateur à la fin du manga.

L'auteur n'imposant aucune opinion personnelle, il laisse le lecteur acquérir la sienne à travers les pages jaunies du papier recyclé. Je conseille cette œuvre aux passionnées d'Histoire, aux mangavores à la recherche de nouveaux horizons, aux personnes ouvertes intéressées par les sentiments d'un simple homme mais néanmoins soldat.